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a crise sanitaire a certes apportĂ© son lot de complications, mais pas que⊠Elle nous a aussi fait Ă©voluer. Avec lâapparition du Covid, nous avons assistĂ© Ă une dĂ©mocratisation du tĂ©lĂ©travail et une prise de conscience collective relative Ă nos emplois respectifs. ConsĂ©quence indirecte de ces changements : le Big Quit, une tendance sur le marchĂ© du travail qui est Ă la dĂ©mission… qui n’est pas forcĂ©ment une mauvaise nouvelle ! On vous raconte.

Beaucoup de ces dĂ©missions naissent dâun nouveau besoin : la quĂȘte dâun emploi porteur de sens. Et ça, c’est une info qui nous intĂ©resse chez Gobi đ
Le âBig Quitâ ou âGreat Resignationâ, une tendance bien rĂ©elle de lâaprĂšs-Covid
Comment sait-on que lâon assiste Ă une petite rĂ©volution ? Avec des statistiques, pardi ! Durant lâĂ©tĂ© 2022, la Dares (Direction de l’Animation de la Recherche, des Ătudes et des Statistiques) a publiĂ© des chiffres dĂ©montrant en France un «âniveau historiquement haut, avec prĂšs de 520 000 dĂ©missions par trimestre, dont 470 000 dĂ©missions de CDIâ». En juin et juillet 2021, le nombre de dĂ©missions de CDI Ă©tait «ârespectivement 10,4 % et 19,4 % au-dessus des valeurs observĂ©es deux ans auparavantâ». Des chiffres qui donnent envie de se pencher de plus prĂšs sur le phĂ©nomĂšne⊠Et câest que que nous avons fait đ§
La Grande dĂ©mission, kĂ©sako ? Avant de toucher la France, cette tendance a dâabord touchĂ© les Etats-Unis qui auraient vus prĂšs de 47 millions personnes dĂ©missionner en 2021. Quel que soit leur Ăąge, profession ou grade, les travailleurs nâhĂ©sitent pas Ă quitter leur emploi pour marcher vers des horizons plus verts. Sur TikTok la mĂȘme annĂ©e, le hashtag #QuitMyJob a fait fureur avec plus de 292,5 millions de vues cumulĂ©es ! Dans une lignĂ©e similaire, on retrouve chez nous – en France, le site iquitthanks (ou @i.quit.thanks sur Instagram), un mĂ©dia pensĂ© en 2020 par Sonia Benyahia dont le but est dâaider Ă âquitâ non seulement son travail mais Ă©galement nâimporte quel autre projet pour redonner du sens Ă son quotidien. Ăa vaut le coup de faire un tour. đ
Mais d’oĂč ça vient, le Big Quit ?
Un peu dâĂ©tymologie⊠DâoĂč vient le terme âBig Quitâ ? Câest aux amĂ©ricains (encore eux !), et plus prĂ©cisĂ©ment Ă Anthony Klotz, professeur de gestion Ă lâuniversitĂ© A & M du Texas, que nous le devons. Ce qui est Ă©tonnant, câest que cette mobilitĂ© nâest pas seulement visible aux Ătats-Unis, elle touche un marchĂ© du travail plus large. Selon une Ă©tude publiĂ©e par Microsoft, Ă lâĂ©chelle mondiale, 41 % des salariĂ©s envisageaient de quitter leur employeur au cours de lâannĂ©e 2022.

Mais quâest-ce qu’implique le âBig Quitâ exactement ? Pour comprendre cette tendance, il faut d’abord comprendre les raisons qui poussent les travailleurs Ă quitter leur poste actuel.
Les facteurs de prise de conscience : des causes multiples
âThe Great Resignationâ (une autre appellation du mouvement en vogue) ne dĂ©coule pas dâune seule et mĂȘme source. Les raisons de ce phĂ©nomĂšne sont en rĂ©alitĂ© multiples : des problĂšmes d’argent, de carriĂšre, de santĂ© mentale, un manque d’Ă©coute de son employeur et de passion dans son travail, des horaires inflexibles, des dĂ©fauts de diversitĂ© et dâinclusion, et surtout, une quĂȘte de sens.
Parmi les personnes qui font partie du âBig Quitâ, on retrouve bien souvent des professionnels expĂ©rimentĂ©s qui ont travaillĂ© pendant des annĂ©es dans des industries traditionnelles, telles que les Ă©nergies fossiles, la production alimentaire intensive ou l’industrie automobile. Ces experts sont de plus en plus amenĂ©s Ă prendre du recul et prendre conscience de l’impact environnemental de ces industries sur la planĂšte.
MotivĂ©s par un sentiment de responsabilitĂ© envers l’environnement et la sociĂ©tĂ©, ils veulent ĂȘtre en mesure de faire une diffĂ©rence positive et de contribuer Ă des solutions durables pour les dĂ©fis environnementaux actuels. Ce qu’ils recherchent, câest un emploi qui est en alignement avec leurs valeurs et leur vision d’un avenir plus durable et Ă©quitable.
Les chiffres parlent dâeux-mĂȘmes. Selon une Ă©tude menĂ©e par BNP Paribas, 80% des travailleurs de la gĂ©nĂ©ration Y (les personnes nĂ©es entre 1980 et 1994) considĂšrent que l’impact environnemental de leur entreprise est important. Et ils ne sont pas les seuls : 75% des millĂ©niaux estiment qu’il est important de travailler pour une entreprise qui prend en compte les enjeux environnementaux, sociaux et Ă©thiques. Comme quoi, on arrive quand mĂȘme Ă se mettre d’accord đ€
Câest donc un paquet de salariĂ©s qui aujourdâhui cherchent Ă s’engager dans des entreprises qui ont une forte responsabilitĂ© sociale et environnementale : la RSE.

Les jobs orientĂ©s RSE : vers oĂč se rĂ©orienter ?
La RSE, rappelons dâabord de quoi il sâagit : c’est l’intĂ©gration volontaire par les entreprises de prĂ©occupations sociales et environnementales Ă leurs activitĂ©s commerciales. Les nouveaux acteurs du changement, fraĂźchement de retour sur le marchĂ© du travail et dĂ©terminĂ©s Ă agir, peuvent trouver un sens Ă leur carriĂšre en contribuant activement Ă la protection de l’environnement et Ă la promotion du dĂ©veloppement durable. Et pour sâengager, il existe des jobs dits orientĂ©s RSE.
OĂč les trouver ? Un peu partout ! La RSE concernent tous les secteurs d’activitĂ© et est compatible avec presque nâimporte quel poste en entreprise. Coup de bol pour les fervents suiveurs du âBig Quitâ, les jobs RSE sont aussi en constante Ă©volution⊠De quoi nourrir les espoirs et apporter une diversitĂ© dans les offres dâemploi !
Psst : on vous conseille la plateforme Jobs that make sense pour trouver des emplois Ă impact positif !
Parmi les mĂ©tiers les plus en vogue dans le domaine de la RSE, on retrouve : le responsable RSE, le chargĂ© de mission dĂ©veloppement durable, le chef de projet Ă©co-conception ou encore l’expert en Ă©nergie renouvelable. Et pour ceux qui se sentiraient plus confortables de poursuivre lâaventure dans leur domaine de prĂ©dilection, il est aussi possible de rejoindre une entreprise plus responsable qui a des valeurs RSE fortes et qui offre des opportunitĂ©s d’engagement en faveur de l’environnement.

Tout cela est bien tentant nous diriez-vous, mais il n’est pas toujours facile de trouver un emploi qui a du sens⊠Et vous avez raison ! Toutes les entreprises ne sont pas Ă©gales en matiĂšre de RSE. Certaines d’entre elles ont une vĂ©ritable politique RSE, tandis que d’autres se contentent de mesures symboliques. C’est aussi Ă chacun.e dâentre nous de mettre de la RSE dans nos jobs, quelque soit le poste que lâon occupe (comptabilitĂ©, marketing, ingĂ©nieur) ou lâentreprise dans laquelle on Ă©volue (engagĂ©e ou non). C’est d’ailleurs une des missions que s’est donnĂ© Les Collectifs qui aident les salariĂ©s engagĂ©s Ă structurer leurs actions en interne.
On Purpose : un exemple dâacteur en phase avec la tendance actuelle
Si vous nâaviez jamais entendu parler dâeux, on vous les prĂ©sente !
En tant quâassociation, On Purpose rĂ©pond au besoin de nombreux professionnels qui ne veulent plus se contenter de crĂ©er des profits pour les actionnaires mais qui souhaitent privilĂ©gier des organisations qui gĂ©nĂšrent un impact social et environnemental positif.
Leur mission : crĂ©er des liens entre une Ă©conomie qui fonctionne pour tous et ceux qui souhaitent y contribuer par leur travail. Et pour cela, ils accompagnent des professionnels inspirants qui ont dĂ©cidĂ© d’exploiter tout le potentiel de leur carriĂšre pour la mettre au service du bien commun. Câest ainsi que chez Gobi, nous avons eu lâheureuse chance dâaccueillir ĂloĂŻse Le Fur qui a Ă©tĂ© pendant 6 mois notre ChargĂ©e de mission pilotage stratĂ©gique.

La mission des employeurs : répondre aux nouveaux besoins des travailleurs
La bonne nouvelle, câest que le secteur de la RSE est en plein dĂ©veloppement. De plus en plus d’entreprises intĂšgrent ces enjeux dans leur stratĂ©gie. Selon une Ă©tude menĂ©e par Deloitte, 73% des entreprises interrogĂ©es considĂšrent la RSE comme un enjeu stratĂ©gique. Les entreprises ont donc tout intĂ©rĂȘt Ă rĂ©pondre Ă cette demande en proposant des emplois RSE attractifs et en communiquant sur leur engagement en matiĂšre de dĂ©veloppement durable.
Si vous embauchez, la balle est dans votre camp : il ne tient quâĂ vous de prendre note de cette tendance croissante et ĂȘtre prĂȘts Ă rĂ©pondre Ă ce besoin dâemplois plus significatifs sur le plan environnemental. Et cela va beaucoup plus loin aujourdâhui, car câest le rapport au travail mĂȘme qui change : on ne travaille plus seulement pour lâargent mais aussi pour alimenter ses perspectives dâĂ©volution, pour satisfaire son besoin de reconnaissance sociale, pour dĂ©velopper ses compĂ©tences, pour laisser un impact positif pour les gĂ©nĂ©rations futuresâŠ
Dans cette optique, ce sont les employeurs qui offrent des emplois dans des secteurs en croissance verte, avec des salaires justes, des avantages sociaux et des opportunitĂ©s de dĂ©veloppement professionnel, qui seront en mesure de recruter les meilleurs talents et de conserver des employĂ©s engagĂ©s et motivĂ©s. Une vraie chasse au PokĂ©mon đ

En conclusion…
Ce quâon a retenu de tout ça, câest quâon pouvait identifier le âBig Quitâ et ses consĂ©quences comme une tendance de fond. Câest un signe de l’importance croissante de la durabilitĂ© dans le monde du travail. Les travailleurs aujourdâhui cherchent des emplois qui ont un impact positif sur l’environnement, et qui offrent des avantages sociaux et Ă©conomiques pour les communautĂ©s locales.
Au-delĂ dâune dynamique qui profite aux collaborateurs, câest aussi une opportunitĂ© pour les employeurs et les entreprises en gĂ©nĂ©ral de dĂ©velopper des secteurs durables, d’attirer et de retenir des talents, mais aussi et surtout : de contribuer Ă la transition vers une Ă©conomie verte et inclusive. En route vers un monde meilleur ! đȘđœ