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Quel est l’impact environnemental de nos objets du quotidien ? Zoom sur les métaux

Pour protéger l’environnement, il faut comprendre par quoi et par qui il est mis en danger. C’est l’objectif d’une super vidéo réalisée il y a peu par Le Réveilleur pour Le Monde, qui se penche sur les causes des gaz à effet de serre. A voir !

Si l’on décide de commencer par là, c’est que cette vidéo est étroitement liée à notre sujet du jour, l’impact environnemental d’une industrie et d’un groupe de matériaux en particulier : les métaux. 

Pourquoi les métaux se font rares (pas que les métaux rares) ? Pourquoi leur impact environnemental est-il aussi élevé ? Quelles sont les mesures prises pour contrer cet effet ? Les produits qui contiennent des métaux vont-ils bientôt être hors de prix ? Est-ce qu’il existe des solutions ? 

Que de questions. Essayons de trouver quelques réponses !

Les métaux : omniprésents, de plus en plus rares… et polluants

Quand on parle de métaux, on parle d’un très grand groupe de matières premières. Les plus connus et les plus utilisés notamment dans les secteurs de l’industrie, du bâtiment et du transport sont le fer (pour l’acier), l’aluminium, le cuivre, le plomb et le zinc.

Les métaux sont tout aussi indispensables dans le secteur de l’énergie et notamment des énergies dites renouvelables. Pensez à tous les véhicules électriques ! Idem pour le secteur de l’électronique et du numérique, où les serveurs et micro-processeurs ne peuvent se passer de certains métaux rares. Et enfin, au quotidien, nous utilisons de l’engrais, des canettes, des ampoules… une foultitude d’objets qui n’existeraient pas sans métal. Bref, matériellement, notre monde est fondé sur les métaux, et ce n’est pas près de s’arrêter. 

Les quantités que nous utilisons ont augmenté de manière exponentielle depuis les années 50. A tel point qu’aujourd’hui, les rendements sont de plus en plus faibles : on est donc obligé de déployer beaucoup plus d’énergie sur des surfaces beaucoup plus grandes pour au final récupérer de moins en moins. Comme pour le pétrole – sauf qu’on en parle beaucoup moins !

Quant aux processus d’extraction, ils sont de plus en plus polluants.

Le secteur minier est en tête du classement des secteurs qui produisent le plus de déchets, qu’ils soient solides, liquides ou gazeux. A l’échelle internationale, il compte pour jusqu’à 7% des émissions de gaz à effet de serre.

Pas étonnant que les métaux soient dans le viseur du “paquet climat” proposé par la Commission européenne…

Les métaux ciblés par la taxe carbone

Au cœur de ce “paquet climat”, on trouve la taxe carbone européenne, qui est en fait un mécanisme d’ajustement carbone. Concrètement, il s’agit pour l’UE d’imposer ses normes environnementales aux entreprises étrangères qui exportent sur son territoire. Et d’éviter que des entreprises européennes délocalisent leurs usines pour polluer tranquillement ailleurs, par exemple en Asie. 

Tous les importateurs de productions affichant un bilan carbone supérieur au seuil défini au sein du marché carbone européen sont priés de régler un surcoût, sous forme de certificats. Le fer, l’acier et l’aluminium font partie des premiers secteurs concernés. Pas dans l’immédiat, puisque la mise en œuvre débutera en 2023 et l’activation des paiements en 2026. 

Si ce n’est pas demain, cette taxe risque donc à terme de rebattre les cartes des prix.

Métaux raréfiés + taxés = prix qui augmentent 

Une chose est sûre, les métaux et les produits à base de métal deviendront de plus en plus chers.

C’est déjà le cas pour certains objets de base, comme les boîtes de conserve : le contenant en acier et aluminium a augmenté en moyenne de 30% depuis le début de la guerre en Ukraine. Alors forcément, le consommateur trinque. 

Une pensée aussi pour la rentrée scolaire, qui engendre son flot habituel de fournitures… largement composées de métal ! Les spirales des cahiers, les agrafes, les fermetures éclair des trousses, la liste est longue. Sans compter que le prix du papier a, lui, plus que doublé (+70%). 

Enfin, la hausse des prix des métaux rares va avoir un fort impact sur le prix des semi-conducteurs, ces petits appareils électroniques à la base de la composition d’à peu près tous nos objets électroniques modernes, de la console de jeux à la voiture en passant par nos smartphones et tous ces serveurs indispensables à notre économie.

Le semi-conducteur, élément essentiel de la digitalisation

De quoi sérieusement nous questionner sur la durabilité de notre transition énergétique, qui ne pourra pas ignorer que le numérique est tout sauf immatériel… C’est un autre (passionnant et important) sujet !

Des solutions ? Mais oui, il y en a !

Si les grands changements structurels ne sont pas à la portée de tout le monde (coucou les chefs d’États et autres décisionnaires planétaires), des gestes simples et des initiatives locales sont accessibles à toutes et tous. 

Pour commencer, gardons bien en tête que le matériau écologique n’existe pas. Le meilleur matériau restera toujours celui que l’on ne consomme pas. 

Pour la suite, essayons d’ouvrir grand les yeux et de privilégier des produits et services éco-conçus, soucieux de leur empreinte écologique sur tout le cycle de vie, avant, pendant et après. On en parlait justement lors de notre webinaire avec makesense

Ce que l’on peut faire :

  • Diminuer le plus possible la consommation métallique, ou autrement dit, la réduire à l’indispensable. Si chaque matériau a ses avantages et ses inconvénients, l’arbitrage doit se faire à travers une démarche d’éco-conception, en comparant les impacts environnementaux sur toute la durée de vie. 
  • Réparer et réutiliser. Si vous possédez une gourde en inox ou en aluminium, utilisez-là encore 10 ans, 20 ans, 50 ans afin d’en amortir l’impact écologique. Un bouchon endommagé se remplace. Une peinture écaillée se recouvre d’un sticker. Et pour tout ce qui est largement plus complexe qu’une gourde, renseignez-vous sur les endroits où les porter à réparer, quitte à faire appel aux bricoleurs du quartier. Quant aux achats, le reconditionné et le seconde-main sont des options intéressantes.
  • En dernier recours : recycler. Et permettre à nos vieux objets de servir à nouveau, parfois sous une forme complètement différente. C’est l’un de nos gros chantiers de développement chez Gobi, mettre en place une nouvelle filière française de recyclage pour le copolyester, aussi appelé Tritan.

Vous avez vu, le cas des métaux est un exemple particulièrement parlant d’un système qui devra nécessairement changer… Heureusement, la prise de conscience gagne du terrain et nous sommes de plus en plus nombreux à nous retrousser les manches pour faire mieux, quitte à faire moins. Vous avez envie de nous donner un coup de main ? C’est par ici. Le sujet du jour de notre Lab Gobi dédié à l’éco-design est un projet de housse isotherme.

Sources (et ressources)

  • Sur les causes des gaz à effet de serre :
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